Gîte de la Fruchière, Ratery, Cabane vieille, Col des champs, Gîte de Couesto. Dîner et nuit au gîte O.N.F de Couesto 2049 m : 1 chambre de 4 personnes, 2 chambres de 3 personnes, 2 lits sur palier, 1 salle à manger et sanitaires communs. Tristan Tzara, Victor Brauner?i Avangarda Româneasc, exposition organisée par lInstitut Culturel Roumain à la Galerie La Rond, Chi?in?u Moldova, du 28 mars au 15 avril 2016 Fondane cité. Réunion dinformation et de discussion sur les thèmes de la science en micro-gravité. En 1954, la camionnette dElise Lambeau embarqua un voyageur sur la route de Digne, Pierre Lamby, jeune architecte et lemporta jusquà Peyresq. Pierre embrassa le projet et devint larchitecte de la renaissance du village, appuyé par un jeune entrepreneur local, René Simon. Larchitecte guida la reconstruction en respectant les principes et les matériaux de larchitecture provençale, conservant ainsi laspect originel du village. Circulation des modèles juridiques et formation des réseaux au XIXe siècle : vers un fonds juridique européen? Ce colloque international propose de sinterroger sur limitation des modèles juridiques français au XIXe siècle en Europe. Il tentera de répondre à travers ce gigantesque processus de comparaison et de mimétisme à la question de savoir si ce processus se développe dans une logique de nationalisme juridique ou démergence dun fonds juridique européen. Il aura lieu à Rennes les 14 et 15.. Dans la nooSFere : 69099 livres, 76933 photos de couvertures, 64163 quatrièmes. Le CNES lance son Appel à Propositions de Recherche APR du CNES pour 2019 est ouvert. Fin 2004, Pro Peyresq célèbre ses 50 ans à lHôtel de Ville de. Les responsables de diverses Universités ainsi que des représentants des diverses générations présentes à Peyresq ont parlé de leurs liens avec le village, tandis que le président de Pro Peyresq, Éric Waefelaer, a retracé lexistence de Pro Peyresq et a rendu hommage aux deux piliers survivants, Mady Smets et Jacqueline Waefelaer, ainsi quà Pierre Lamby. Notes et références LUnion Européenne est la plus grande entité commerciale du monde, avec près de 500 millions de personnes. Le marché unique ne peut fonctionner quà condition que des règles communes soient appliquées à ses frontières extérieures par les 27 administrations douanières de lUnion; la DG TAXUD est responsable au niveau européen des politiques fiscales et douanières. Ceci correspond à 183 millions de déclarations en douane remplies en 2007, soit 5,5 déclarations par seconde La mésange à tête noire et la sittelle sont dune compagnie bien plus vivifiante que celle des hommes dÉtat ou des philosophes; au retour on va considérer ces derniers comme de bien piètres compagnons. De lENS de Cachan, sujet dexamen du 30 septembre 2004 et corrigé : Einstein et le carré de la pomme-Belkis Echarte-Google Books Projection du film documentaire, Benjamin Fondane, de Ana Simon, discussion avec la réalisatrice, Musée du Paysan, Bucarest, le 22 avril 2012. Cours 2 Emergence de structures en turbulence optique LInstitut Agronomique de Gembloux, selon le plan général durbanisme de principe, put acquérir deux parcelles contiguës : la cad. 212, dont il ne subsistait que la cave voûtée, et surtout la cad. 211, lancien four communal, énorme tas de pierres ou sommeillait une énigme quant à lemplacement exact du four proprement dit, ou de ce qui pouvait en subsister. Circuit assez facile à cheval sur les Alpes-Maritimes et les Alpes de Haute-Provence dans le massif du Haut-Estéron. – Lot 442 : Revue Unu : Bucarest, 1932, Affiche tirée sur papier vert pour le numéro 44. BF cité. Estimation : 3000-3500 E. Vendu 3200 E. Elle prend son envol avec qui sattaque au martien figure de létranger. Le terme attaque peut être pris dans un emploi métaphorique mais cela se discute. Le dieu Mars, Mars attaque, pas besoin de faire un dessin. Le martien comme tout alien est dun commerce à priori inquiétant. Simon nous promène sur les frontières, les parois, les précipices des motifs mythiques: lalien, le rival à qui les auteurs accordent une âme donc ils peuvent aller au Paradis, donc on peut les exterminer, Dieu reconnaitra les siens. Les notes que je prends méloigne un peu de son sujet pour mieux le retrouver: jimagine des crocociles débiles, des lézards bizarres, des vampires bien pires, des cochons trop cons Animal Farm, des gros lions moins cons La Fontaine. La présentation de Simon est dense, son regard intense. Je vais y regarder de plus près quand les actes seront publiés à la rentrée. Il aborde le sujet clé de toute lhistoire lHistoire?: la relation dialogique entre mystique et technique. Et comme entretemps je veux dire depuis mon enlèvement et mon retour sur terre jai lu la nouvelle de Ugo Bellagamba LA CITE DU SOLEIL, je constate que tout cela touche du doigt lessence même des rencontres de Peyresq. Et pour le dire crument, cela parle des deux ou trois choses qui vaillent la peine dêtre vécues, à savoir le voyage au centre de la mare imaginalis, la participation au Banquet des Eveillés, ou pour le dire encore plus crument: cest épatant de rencontrer des martiens dans les Alpes de Haute Provence. La nouvelle de Ugo est à la fois une excellente mise en bouche pour le livre de Campanella qui connaissait, Seigneur du village de Peyresq, ami de Richelieu et une illu stration sous forme de parabole de la dite relation dialogique: il y a un croisement entre les énergies mystiques et les énergies techniques. Où? cela reste à déterminer, mais son existence est le propos de ces rencontres. Il se trouve que LA CITE DU SOLEIL celle de Campanella-est le premier bouquin que jai acheté sur Amazon, il y a donc quelques années, il se trouve que cest le fac similé dune édition du 19ème préface de Louise Colet de 1842. Il se trouve que Ugo irrigue son récit de nombreuses allusions tout à fait contemporaines, relevant de la culture populaire la plus familière. Il cite aussi bien Aznavour que Brigadoon. Il bascule dans le réalisme fantastique avec bonne humeur et érudition. La relation dialogique nest pas le joyeux mélange des genres, des temps et des choses sauf que bien sûr cest aussi un peu ça cest la nature même de linterdisciplinarité consentie et créatrice. Admettez quil faut toute lhistoire de lespèce humaine pour en faire le tour et toute la bibliothèque de Borgès pour en cerner les contours. Cest ce que font mes martiens qui ont lutopie comme destin. Les auteurs et les observateurs de Science Fiction ont un art tout particulier de jouer avec les acronymes S.F. Vaut aussi bien pour les initiales de lillustre inventeur praguois dun nouvel usage du divan que pour lexploration des amours incestueux entre sciences et fictions. Ce genre de raccourcis et de confusion des genres augure un peu de la démarche que je revendique: ni docte ni désinvolte mais éponge réputée pour être symbole dimpunité et accessoirement avoir une grande capacité dabsorption. Il faut préciser ici lacception du mot récit : une mixture de fictions et de réalités que les mots ont pour mission de faire connaitre aux uns et de remémorer aux autres. Sans doute ny a-t-il pas moyen de se servir autrement de la littérature : témoigner du vécu, approcher au plus près de la réalité des choses, sans trop dillusions mais aussi lembellir, la transfigurer pour des motifs divers, nobles ou machiavéliques, stratégiques ou tactiques. A Peyresq, jétais invité à ce banquet. Létrangeté y est familière. Je cohabite depuis trop longtemps avec ces figures culturelles pour men inquiéter. Rappela avec une élégance timide que le mois de mars annoncait le retour du printemps, la fin de lhiver, le retour de la guerre. Son exploration des couleurs annonçait une sorte de geyser sémantique qui nallait pas tarder de surgir, sage aux racines Haut Verdonnaises et aux branches éclatées dans les étoiles, illuminait de sa présence surgissante, ponctuait les interventions dune subtile irrigation locale et universelle. Il était homme du cru et énoncait combien lenracinement, lamour du pays, limplication dans le développement ici et maintenant de la culture le liait et chacun à la culture-monde, à lhistoire longue de lespèce. Homme-puits, homme-ressource, ce grand bonhomme instruit des technologies les plus avancées fait naître et renaître luniversel dans le terroir culturel tout à lentour de Peyresq, fripon divin, Trickster contemporain, illustrait le séjour en séquences ciné-club, et cétait bien plus quun divertissement par limage. Sa connaissance érudite de la filmographie du genre permettait de saisir combien films et romans bataillaient de conserve, combien Sciences Fictions sabreuvent à une source unique: lexploration rebelle et respectueuse des abysses de limaginaire et des pics vertigineux du réel. Son humour et sa faconde suggéraient une guérilla maïeutique si tant est que cela existe. Chacune de ses interventions, chacun de ses commentaires bousculaient les uns et tançaient les autres avec une tendresse piquante. Le récit de Peyresq qui se construisait là passait du réel au mythe, de la fiction au spéculatif. La SF, le fantastique, le réalisme magique prenaient corps: un corps gras et combustible, le carburant du devenir. Se dessinait sous mes yeux une incarnation animée et organisée de la mare imaginalis. L es martiens du week-end reproduisaient par leur énergie et leur enthousiasme lesprit qui anime les cohortes de toutes les époques de lhumanité quand elles se réunissent en conclave, en conversation, en pow-wow pour méditer sur le temps du monde et faire advenir le grand récit de lespèce. Je venais de trouver ce que je cherchais: les procédures de création, de régénération et de réincarnation des mythes étaient là. Braises et flammes. Ce qui me fit imaginer une petite inflexion au cours du fleuve que nous descendions et remontions depuis la première heure. Cette inflexion était sans doute due à lérudition des participants, à leurs travaux, leurs lectures, leurs addictions : la culture SF revendique assez simplement, voire candidement encore quon peut discuter de la fonction de la naïveté en SF lirrigation de bassins sémantiques en bassins sémantiques à travers le temps. On reconnait dans cette figure géographique et hydrophile une des images favorites de : tout moment de lhistoire est arrosée par ses tributaires, affluents et confluents qui larrosent. Aucun moment nest stable. Toute phase sannonce par des réseaux denses de courants de pensées, par des évènements qui en donnent les clés. Bien entendu cest le destin de limaginaire transmis par lart, la littérature, le cinéma, les jeux videos bref par toute la prise de parole sémiurgique qui tient les créateurs aux tripes. Mais là cétait plus flagrant que dans Lagarde et Michard. Cétait la réalité vécue au quotidien par mes martiens. Ils revendiquent une filiation, ils font allégeance à des maîtres et lesprit de rébellion affleure avec une jovialité communicative. Je me sentais bien en martien. Posa sa question : les jeunes rêvent-ils encore despace? Il y avait comme un doute dans son regard. Au motif que la culture générale part en vrille dit-on dans les cercles du pouvoir. Il en est des étoiles comme des mascarons: on ne regarde pas beaucoup vers le ciel, on ne lève guère le nez au dessus des portes cochères. On se recentre, on est dans une coquille. Le monde devient centripète alors quà partir de 1492 il sengouffrait dans une centrifugeuse planétaire. Elle met les choses au point. Je lis sur le site que jai mis en lien vers elle: La science-fiction prépare les jeunes à vivre et à survivre dans un monde en mutation permanente en leur apprenant très tôt que le monde change vraiment. Comme cest le seul monde que nous ayons, elle les guide vers ladaptabilité et la santé mentale. Plus spécifiquement encore, la science-fiction prêche pour le besoin de liberté de lesprit humain, et pour lattrait du savoir. En bref, la science fiction prépare nos jeunes à devenir des citoyens adultes de la galaxie. Yannick Rumpala prit alors la parole. Et je ne vais pas tenter de la résumer mais plutôt de citer son blog. Juste retour des choses puisque cest la lecture fidèle de celui-ci qui ma ouvert la voie vers Peyresq. Lexercice est instructif. Jy glane des clés qui sont celles bien sûr qui linspirent dans son intervention : Le registre de la science-fiction est peut être une manière de signaler et de saisir des enjeux philosophiques ou politiques nouveaux ou négligés, les possibilités de croisement peuvent être multiples Prendre au sérieux la science-fiction comme territoire de réflexion, encore largement ouvert à celles et ceux prêts à faire leffort daller y chercher une autre forme dappui intellectuel. Et pas seulement spéculatif! La science-fiction représente une façon de ressaisir le vaste enjeu du changement social, et derrière lui celui de ses conséquences et de leur éventuelle maîtrise. Reste à souhaiter que le mouvement se poursuive il parle ici précisément de ce qui se passe à Peyresq, car il va certainement falloir trouver des moyens de réfléchir mieux et par anticipation aux tendances lourdes qui orienteront dune manière ou dune autre lavenir humain et planétaire. Ce sera forcément utile Pas seulement spéculatif. Cest précisément le sujet. Car à quelques jours de là toujours en rédigeant cette chronique je suis invité par une émission pirate mobile et radiophonique, un show urbain post-crash filmé et diffusé sur la FM, le web et la télévisio n, mis en dispositif par Xavier Faltot et Julien Millanvoye. Je reviendrai bientôt sur cet autre forme de séjour séjour daprès qui incarne avec une belle rugosité lémergence des mythologies du futur. Pour linstant, aux Arts et Métiers, cest qui apparait à lécran. Philippe Durance sassied à coté de moi sur la chambre à air 42 qui va nous servir de tour de contrôle et de salon de conversation pendant lémission. Javais rencontré Philippe en rédigeant mon essai de prospective et nous ne nous étions pas revus. La conversation hors micro ne tarde pas de tourner autour de Peyresq et nous ramène à Yannick qui fut linvité de Philippe, professeur au CNAM dans les jardins duquel se déroule lémission. Et à Peyresq, cest à Bernard Convert de prendre la parole. Pour le dire comme cest, le monsieur mintimide un peu. Nous avons en commun davoir publié à LHarmattan mais nous nen savons rien sur le moment. Dautant quà y regarder de près cette communauté de parcours est peut-être plus émoustillante quobjective. Ses publications sont celles dun sociologue scientifique il est directeur de recherches au CNRS et les miennes sont celles dun romancier dans lorbite assez floue du réalisme magique. Cela vaut pour mes romans et cela vaut pour mes essais. Son métier de sociologue est académique, sérieux et solide, le mien est buissonnier, diffus et entrepreneurial. Je tais sur le moment un sentiment curieux, pas forcément désagréable mais suffisamment ambivalent pour me faire hésiter à lui adresser la parole : dans un roman picaresque espagnol disons le Guzmán de Alfarache il serait lhidalgo et moi le picaro. Cest une configuration scénique que je connais bien. Pascal Ory, historien de haut vol, a beau mavoir un jour invité à plancher à lEHESS pour que je raconte mes je sais bien la fracture. Je crois que je lai entretenue de longtemps. Vouloir jouer le décalage, emprunter les voies obliques, refuser les conventions ma toujours séduit. Est-ce une posture, lécran de fumée masquant mal une incompétence académique ou un choix existentiel? Pendant que Bernard Convert aborde le sujet de la planète entière comme objet technique cest la phrase que je lis sur mon carnet je me demande à quoi je joue avec cette auto-dépréciation passagère. Heureusement, Convert nen a cure :. Je nai pas entamé de conversation avec Bernard Convert mais ce nest que partie remise. On se souvient que le roman picaresque est taxé de pessimisme et le picaro puni pour ses voies délinquantes. Je relèverai le défi dune métaphysique optimiste et picaresque. Un de ces jours. Dans Sécheresse de J.G.Ballard le docteur Ransom confie à son interlocuteur : Je nose pas être honnête avec moi-même, Monsieur Jordan. La plupart des mobiles connus sont tellement suspects, de nos jours, que je doute que les mobiles cachés vaillent mieux. Mais quoi quil en soit, jessaierai de vous emmener jusquà la plage. De fait, le séjour à Peyresq ma fait replonger dans la S.F. Mes lectures de Ballard les IGH datent pas mal. Jen ai gardé un souvenir puissant, mais flou. Sécheresse est dautant plus singulier que je termine ce texte-ci dans le Vaucluse où mes ballades à vélo me font rencontrer des paysans à la retraite occupés à reconstruire une éolienne. Je les avais vus de loin à vélo, pris une photo. On a parlé. Je suis venu vers eux. Ils ont évoqué la lente et inexorable sécheresse du sol, la diminution effrayante des nappes phréatiques. Tout cela est dans le Ballard. Mots pour mots. La langue de Ballard y chemine étrangement. Il y a une sorte délégance désabusée dans sa description dun monde qui sassèche et de protagonistes qui renoncent peu à peu à leur patrimoine ontologique. A côté de Vaison la Romaine mes nouveaux amis ne sont pas plus enthousiastes sur lavenir de la planète mais ils ne renoncent pas. Curieusement leur intention nest pas tant de remettre en marche léolienne que den construire un simulacre en récupérant des éléments épars sur des éoliennes de la région plus délabrées. Pour quoi faire? Lidée de faire joli nest pas tout à fait absente mais elle népuise pas leur sujet. Le simulacre est un thème privilégié de la SF autant que des shamans. De quel simulacre peut-il bien sagir? Léolienne puise au creux de la terre dans la nappe phréatique et la tour est un évident schème ascensionnel. Sont-ils en train de reproduire un récit perdu? de se laisser guider par une injonction propre à lespèce humaine qui leur dicte ce travail, qui les fait reproduire un cheminement entre le visible et linvisible, entre le chaos primordial et la connaissance. Ces bonshommes-là indiquent la même voie que mes martiens à Peyresq. Pour autant, à Vaison, est-ce la proximité de lhistoire vénération du passé et de la géographie Vaison La Romaine, précisément? La conversation tourne autour de la compétence des Romains en architecture, et de lincompétence contemporaine en général. La demi-heure passe en évocations passionnées de Pont du Gard et autre voie domitienne qui ne passe pas loin. Retour à Peyresq, et place à qui aborde Kepler avec Le Mysterium cosmographicum, les trajectoires elliptiques des planètes et sa révision du calendrier chrétien remettant la date de naissance de Jésus en lan-4. Dhombres est un conteur mathématicien etou linverse. Ce quil narre est fascinant. Kepler, dernier des astrologues, premier des astronomes à lépoque de la naissance du je individuel et de limportance de prendre au sérieux sa propre pensée, sadosse à lintuition créatrice et bouleverse son temps. Je me délecte à lévocation dAristarque de Samos, qui, en 250 av J-C, avait imaginé que les planètes tournaient autour du soleil. Il était trop en avance pour, lui, bouleverser son temps. Dhombres est là pour parler de lellipse martienne. La polysémie de la notion dellipse est tentante. A Peyresq, je my aventure seul dans mon coin et dans mon carnet : lharmonie céleste, déjà un peu bousculée par le constat que les planètes ne forment pas une ronde parfaite, est donc elliptique, allusive, télégraphique elles ne développent pas tout à fait leurs pensées. Je me demande parfois si ce nest pas un peu mon cas. La représentation des mouvements célestes du cercle à la sphère peut-elle être pointée dun doigt innocent comme une rupture radicale une catastrophe au sens moderne branché et thomien du terme. Le passage de Ptolémée à Copernic cest le basculement du monde des récits mythologiques aux récits psychanalytiques? Le dire comme ça est très elliptique, bien entendu. Quoiquil en soit, dans la recherche du secret de lunivers, la vérité est fille du temps. Les secrets qui se divulguent de bassin sémantique en bassin sémantique font long feu. A chaque époque tout est à recommencer. Sisyphien, non? Tout récit du monde à un moment donné nest que la configuration éphémère des circonstances qui le voient naître. Et les récits du futur? pareil! Cest bien ce que disent tous les prospectivistes. A Peyresq je navais peut-être pas trouvé de nouveaux mythes mais sans aucun doute la confirmation que mes chemins buissonniers menaient quelque part. Or, je ne peux assister à lintervention de. Je dois rentrer à Paris. Bon prince, il men fait parvenir lenregistrement par internet. Jean-Luc interpelle la science : que fait-elle pour lémancipation humaine? Cest ce que je lis dans les clics que me propose Google. Cette image de lémancipation correspond tout à fait à lidée que je me fais de lui pendant le séjour. Il ne mavait évidemment pas dit quil était agrégé de mathématiques, docteur en mécanique des fluides, DEA de littérature française et comparée, maître de conférences en logique, histoire des sciences et philosophie des sciences à lUniversité de Nice Sophia Antipolis. Les martiens de Peyresq ne la ramènent pas. Ils ont pourtant tous des cv impressionnants. Peut-être que la méthode Peyresq dont va parler Gautero est-elle précisément cela : une culture joyeuse de lémancipation vis-à-vis des codes universitaires et vis-à-vis des prescriptions académiques. Jean-Luc porte volontiers un regard ironique sur les choses. Sur lui dabord. Sur nous, sur moi aussi sans doute avec une sorte de malice. Je soupçonne Gautero dappartenir à un paradigme qui a du passé, du présent et beaucoup davenir quelque chose de lordre du fripon divin dont Daniel Tron donnait déjà une idée. Daniel my apparaissait comme sa manifestation visible, extravertie et joviale, Jean-Luc pourrait en être une version plus ombrageuse, plus secrète. Sils ne sont ni lun ni lautre des saltimbanques facétieux version Till lEspiègle ce que pourrait être un fripon divin plus contemporain que les versions premières mises à jour par Radin et Jung, ils sont sans doute, à linstar de tous les participants à ces journées Peyresq, bien placés pour faire bouger les lignes dans lenseignement universitaire. Le sujet dintervention de Gautero, cest la méthode Peyresq. Il commence par une phrase culte anti-culte : cest encore meilleur quand cest mauvais que quand cest bon. Et il continue par une saillie absolument délicieuse et joyeusement en phase avec mon tropisme perso : les bonnes méthodes sont opportunistes et circonstancielles. Emancipation, donc : des schémas classiques de la passation du savoir, des clichés désespérés qui plombent limage de luniversité en France jen tiens ici de récentes études dopinion menées pour certains acteurs de cette sphère. Mon équipée dans les Alpes de Haute-Provence envoie des signaux au futur. Peyresq est un modèle méthodologique. Peyresq, planète à part, continue Gautero : un des endroits où on sécoute le plus où on se répond, où on reconnait ses erreurs et où on progresse sans nécessité de maintenir la face. Il développe avec humour la configuration spatiale de lendroit, la spécificité du sujet une secte des adorateurs dHeinlein, la fluidification de la conversation facilitée par la drogue locale le génépi la lubrification sociale dans les conversations avinées, loriginalité des pauses le ciné club détente mais là je ne suis pas daccord : ce que Daniel Tron amène avec son ciné club, cest beaucoup plus que de la détente, la spécificité du mode dintervention à la différence des autres colloques les interventions sont faites pour susciter la discussion et enrichir le groupe, pas pour que lauteur senrichisse de la discussion En altitude on a moins à défendre des positions élevées Avant de partir javais déjeuné face à Jean-Luc et à côté de Tron. Derrière nous Anouk, Eric et Estelle. La photo est dOlivier Joseph. Je me demande si ce nest pas à ce moment que lidée de nappes phréatiques et de geysers où puiser les mythologies du futur commence à émerger. Je ny fais que prolonger les métaphores géographiques de Gilbert Durand, sans doute, cest peut-être à la limite du décalque, daccord, mais cest dans la logique du temps : se laisser irriguer par la pensée des autres, prolonger les courbes jusquà la rupture, jusquà lémancipation. A Peyresq jétais à bonne école. Avec nous avons abordé, à peine effleuré, le sujet de sa thèse : Philosopher sur les possibles avec la science-fiction : lêtre humain technologiquement modifié. Ca tombait bien, je cherchais une clé pour ouvrir les portes du bouquin sur le corps en révolution quon explore avec Olivier Parent. Elle me renvoie sur dont jachète un gros bouquin de nouvelles à mon retour à Paris. La librairie Scylla est un passage obligé. Bellagamba et Ucken y ont fait des signatures récemment. Cest au 8 rue Riesener dans le douzième et le choix dans la littérature de limaginaire, la fantasy, le fantastique, la science fiction est sidérant. La lecture de Greg Egan aussi. Fait la photo et la vidéo. Nous parlons paysage. Cest son domaine : elle est ingénieur agronome. Je sens que sa modestie, à elle aussi, cache bien des choses. Son job du week-end est de garder les traces digitales des interventions. Au-delà on quelle orchestre la machine peyresquienne. Et Marwall, étudiante égyptienne, apporte léclatant sourire de pistes culturelles inattendues. Elle est en quête de sujets, de mentors sages et expérimentés. Une approche transculturelle de la SF? Sans doute. Elle est venue chercher des éclairages sur son propre cheminement. Comme moi Lespace-temps. Le continu et le discontinu. Les particules et les interactions. Mathématiques et réalité. Les systèmes dynamiques Biophysique. La stochastique. Départ à Thorame-Haute-04-Alpes-de-Haute-Provence Dans le cadre des initiatives de Mathematics for the Planet Earth year Les habitants de Peyresq rassemblaient le bois mort, qui servait au chauffage, car aucune coupe ne leur était attribuée : chauffage des maisons, du four à pain et du four à chaux ; dans ce dernier, creusé à Saint-Restitut, on entretenait le feu pendant huit jours pour cuire les pierres calcaires et les transformer en chaux.
Rencontre Peyresq
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